“Un piège de plastique” : la mer Méditerranée compte plus d’un million de fragments de plastique au km². “A plastic trap”: the Mediterranean sea accounts for more than 1 Million plastic pieces per km2.
La pollution atteint des niveaux record en mer Méditerranée, selon un rapport dévoilé par WWF France, vendredi. Avec 200 millions de touristes en plus l’été en Europe, le nombre de déchets retrouvés en mer augmente de 40%.
La Méditerranée deviendra-t-elle bientôt une mer de plastique ? WWF dénonce, dans un rapport alarmant, publié vendredi 8 juin, les “records de pollution qui mettent en danger les espèces marines et la santé humaine”. On trouve 1 250 000 de fragments de plastique au km² dans la mer Méditerranée. Elle concentre 7% de tous les microplastiques, alors qu’elle ne représente que 1% des eaux marines à l’échelle du globe.
Lignes de pêche et pots de fleur dans l’estomac
Les conséquences sur la faune et la flore sont catastrophiques. Au total, selon l’ONG, 134 espèces ont ingéré du plastique. Ce sont évidemment les poissons, mais aussi des oiseaux. En avril, un cachalot a même été retrouvé échoué sur une plage d’Espagne avec 9 mètres de ligne de pêche et deux pots de fleurs dans l’estomac.
Les microplastiques se retrouvent également dans les moules, les crabes, les rougets. Ce sont des aliments par la suite consommés par les humains. Selon le rapport de WWF, un consommateur moyen de coquillages en Europe pourrait ingérer jusqu’à 11 000 morceaux de plastiques par an. Cette pollution coûte aussi très cher : près de 11 milliards d’euros par an, principalement pour la pêche, le tourisme et le nettoyage des plages.
Les ravages de l’activité touristique
La problématique s’aggrave pendant l’été. Avec 200 millions de touristes en plus en Europe, le nombre de déchets retrouvés en mer augmente de 40%. Les débris viennent de Turquie, d’Espagne, d’Italie, d’Égypte, mais aussi de France. Ce sont des objets jetés sur les plages, en ville, mais aussi les fibres synthétiques qui passent dans les stations d’épuration et qui se déversent dans la mer.
Le WWF appelle les gouvernements européens, les entreprises et les citoyens à se mobiliser. L’association estime “qu’il est possible de nettoyer et de protéger la mer”. Pour cela, l’ONG préconise la signature d’un accord international juridiquement contraignant, mais aussi l’interdiction des plastiques à usage unique et des mesures pour encourager les entreprises à investir dans l’innovation et l’écoconception.