Résultats européennes 2019 : le RN devance LREM, EELV crée la surprise et se place en 3e position devant LR, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria
Emmanuel Macron a raté son pari de battre le parti de Marine Le Pen lors de ce scrutin présenté par la présidente du RN comme un “référendum” contre le chef de l’Etat.
C’était le duel annoncé et il est remporté par le Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen s’impose face à LREM en obtenant 23,4% des suffrages aux élections européennes du dimanche 26 mai, contre 22,4% pour la liste de la majorité présidentielle, selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria*.
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Cette victoire du RN conforte la stratégie de Marine Le Pen d’avoir désigné le jeune Jordan Bardella comme tête de liste. Le parti du RN remporterait entre 23 à 25 sièges. Une première place qui se conjugue avec une forte participation à 51,3% selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria, contre 42,43% en 2014.
Le parti présidentiel rate son pari et échoue à ravir la première place au RN. Ce score, proche de notre dernier sondage, est un coup dur pour LREM mais également pour Emmanuel Macron, qui s’était personnellement impliqué dans la bataille. Le chef de l’Etat avait assuré qu’il mettrait “toute son énergie pour que le Rassemblement national ne soit pas en tête”. Son parti va néanmoins faire son entrée dans l’hémicycle européen en obtenant de 22 à 24 sièges.
La grosse surprise d’EELV, LR se prend une gifle
A la troisième place et c’est une énorme surprise, EELV s’impose et déjoue tous les pronostics qui le disaient à la quatrième, voire à la cinquième place. Le parti de Yannick Jadot obtient 13,2% des voix, selon notre estimation et fait mieux qu’en 2014 (8,95%) mais un peu moins qu’en 2009 (16,48%). Il déjoue surtout tous les pronostics qui le disaient à la quatrième, voire à la cinquième place. EELV obtiendrait entre 12 à 14 sièges, soit beaucoup mieux que ses 6 sièges actuels.
Cette troisième place d’EELV est aussi une énorme gifle pour Les Républicains. Avec 8,2% des voix selon notre estimation, le parti de Laurent Wauquiez subit une véritable déculottée électorale et signe son pire score à une élection nationale. Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, qui avait misé sur le jeune professeur de philosophie François-Xavier Bellamy, perd totalement son pari. Il s’éloigne aussi grandement du score de François Fillon à la présidentielle (20,01%). De nombreux eurodéputés LR vont devoir faire leurs adieux au Parlement puisque leur parti ne conserverait qu’entre 8 à 9 sièges sur les 20 actuels.
Cette élection est un aussi gros coup dur pour le parti de Jean-Luc Mélenchon qui n’a pas réussi à convaincre ses électeurs de la présidentielle de se déplacer. Manon Aubry et ses colistiers n’obtiennent que 6,4% des suffrages, selon notre estimation, soit beaucoup moins qu’en mai 2017 (19,58%). Le parti obtiendrait entre 6 à 7 sièges.
Benoît Hamon n’obtient aucun élu
Étonnamment, le Parti socialiste résiste et ne passe pas sous la barre symbolique des 5%. La stratégie d’Olivier Faure de faire alliance avec Place publique et de confier la tête de liste au fondateur de ce mouvement, Raphaël Glucksmann, ne s’est pas révélée totalement payante mais le parti ne sombre pas. Avec 6,4% des voix selon notre estimation, la liste PS-Place publique fait jeu égal avec La France insoumise. En bien plus mauvaise posture, la liste Génération.s de Benoît Hamon. Le miracle ne s’est pas produit. L’ancien candidat PS à la présidentielle, tête de liste de son jeune parti, n’obtient que 3,3% des suffrages, un score qui le prive de tout élu à Bruxelles et Strasbourg.
Il est devancé par Nicolas Dupont-Aignan, qui fait le même score qu’en 2014 (3,5%). Là aussi, c’est une déconvenue pour le président de Debout la France, qui se voyait créer la surprise et dépasser les Républicains. Il ne pourra pas avoir d’élu au Parlement.
Les autres candidats se partagent les autres voix et ne décrochent également aucun élu au Parlement. Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, obtient 2,6% des voix juste devant la tête de liste du PCF, Ian Brossat, avec ses 2,4% des voix. Hélène Touy, du parti animaliste, rassemble 2,2% des voix, Dominique Bourg, d’Urgence écologie, 1,8% des suffrages et François Asselineau de l’UPR, 1,2% des voix. En-dessous des 1%, on retrouve Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière (0,8%), Florian Philippot des Patriotes (0,7%) et Francis Lalanne de l’Alliance Jaune (0,6%). Les autres listes font 1% des voix.
* Estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, Le Point, France 24 et LCP-AN.