Santé : les étranges principes de l’homéopathie
Les scientifiques sont sceptiques quant à l’effet réel de l’homéopathie dans le traitement des maladies.
L’homéopathie est une médecine alternative mise au point au début du XIXe siècle par Samuel Hahnemann, un médecin allemand. Son premier principe est de soigner le mal par le mal. C’est le principe de similitude. On prend un malade, on lui donne une substance active qui provoque les mêmes symptômes que la maladie chez une personne en bonne santé. Exemple : soigner la fièvre par un produit qui donne la fièvre.
L’efficacité de l’homéopathie n’est pas prouvée
Mais la substance de base aura été diluée dans une énorme quantité d’eau. C’est le principe d’infinitésimal. Le docteur propose de diluer la substance dans l’équivalent de 100 fois son volume d’eau et de répéter jusqu’à 30 fois le processus. Finalement, il ne reste plus rien de la substance de base. Mais le docteur Hahnemann pense que le pouvoir thérapeutique subsiste sous la forme d’une force spirituelle dématérialisée. Le conseil australien de la recherche médicale a passé au crible 176 études récentes portant sur 61 maladies. La conclusion est sans appel : l’efficacité de l’homéopathie n’est prouvée sur aucune de ces maladies.
La Haute autorité de santé recommande de ne plus rembourser les médicaments homéopathiques.
Health Authority recommends against homeopathic re-reimbursement.
Les granules homéopathiques offrent “un service médical rendu insuffisant” selon la HAS. Homepathic granules offers “an insufficient medical return” according to the Health Authority.
Après avoir étudié 1 200 médicaments homéopathiques, la Haute autorité de santé estime que ces granules offrent un “service médical rendu insuffisant”. Elle demande donc que les médicaments homéopathiques, jusque-là remboursés à hauteur de 30%, ne le soient désormais plus du tout.
Avis définitif en juin
Cet avis avait été réclamé par la ministre de la Santé il y a plusieurs mois face à la montée de la polémique entre médecins pro et anti-homéopathie. 124 médecins avaient relancé le débat l’an dernier en qualifiant les homéopathes de “charlatans”.
Désormais, lors d’une phase contradictoire, les laboratoires vont pouvoir répondre à la HAS, qui rendra son avis définitif en juin. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait par le passé annoncé qu’elle se rangerait à cet avis.
1 000 emplois menacés, selon Boiron
Les pro-homéopathie eux, s’insurgent. Selon eux, les granules ne coûtent que 130 millions d’euros par an à la Sécurité sociale, contre 20 milliards pour les médicaments classiques. Et il existe d’après eux, au minimum, un effet placebo. Pour les laboratoires Boiron, leader mondial du secteur, si l’homéopathie n’est plus remboursée, ce sont 1 000 emplois qui sont directement menacés.
Par ailleurs, dans un communiqué commun, trois laboratoires (Boiron, Lehning et Weleda) s’émeuvent de découvrir à travers un média la teneur d’un avis d’une agence indépendante qui devait être tenu confidentiel. Les laboratoires Boiron précisent à franceinfo qu’ils n’ont pas encore reçu le projet d’avis de la Haute autorité de santé. Boiron, entreprise française cotée, annonce “suspendre” son cours de bourse.