L’histoire du domaine d’Augeron
Retour sur la naissance du Domaine
Domaine viticole des Landes, Augeron conférait à l’époque à son propriétaire le titre de Seigneur et avec tous les avantages que cela comportait, notamment l’exemption d’impôts. Le Domaine appartint à la famille Remazeilles jusqu’en 1731. Ils étaient jurats (Équivalent de nos conseillers municipaux), prêtres, chirurgiens, notaires royaux, ou encore marchands. On peut donc en conclure qu’ils occupaient une place importante dans la vie du village et donc qu’Augeron en était une des principales demeures.
La fin des Remazeilles se situe donc en 1731 date à laquelle Joseph Remazeilles laissa hériter Jean de Muret. Le domaine sera vendu par cette famille et passera de mains en mains au cours des deux siècles suivants. C’est en 1975 que Jean Claude Bubola, père de l’actuel propriétaire, en fera l’acquisition.
Une histoire de famille
Les Bubola, famille italienne de Vénétie du Nord, sont arrivés en France dans les années 30, quittant cette région surpeuplée à vocation viticole. Gino s’est installé au Frêche comme fermier au Domaine d’Augeron en 1950. A cette époque la production de vin blanc issue de cépage Baco 22A est vendue à des grossistes, pour l’élaboration d’eau de vie d’armagnac. En 1975, au décès de la propriétaire, l’exploitation est achetée par Jean Claude âgé de 26 ans, fils de Gino.
À Partir de 1980, il commence la restructuration du vignoble et plante les cépages Ugni Blanc et Colombard, car le Baco 22A, hybride de la Folle Blanche et du Noah, est réservé uniquement à la production d’eau de vie d’armagnac. En 1989, ayant agrandi ce domaine viticole des Landes, il plante du Gros Manseing, afin d’améliorer la qualité du vin produit. Celle-ci étant au rendez-vous il décide en 1992 de produire un Vin de Pays de Terroirs Landais (aujourd’hui devenu IGP LANDES) avec appellation “Sables Fauves”. Les Sables Fauves correspondent à la région située à l’est du département des Landes et dont le nom provient de la couleur de la terre imprégnée d’oxydes de fer.
En 1997, il plante les cépages Cabernet Franc et Merlot afin d’élaborer un vin rouge de qualité. Il voit le jour en 2000 et permet aujourd’hui à Guillaume de proposer une gamme complète. En effet, ses vignes composées en parts égales de cépages blancs et rouges sont à l’origine d’une production de vin rouge, rosé, blanc sec et blanc moelleux.
Le Frêche
Le Frêche à cette période possédait au lieu-dit de Beyries, un couvent de filles de l’Ordre fondé quelques années auparavant par Sainte Claire, née, comme Saint François à Assise (Ombrie). Sainte Claire eut le bonheur d’être formée à la piété par l’illustre instituteur des moines franciscains. Ce fut l’évêque d’Aire, Raymond, qui donna vers 1265, les statuts de l’ordre de Sainte Claire à cette communauté établie d’abord sans règles fixes ; il lui concéda simultanément des dîmes avantageuses. Les dots et épargnes de chaque religieuse formèrent insensiblement de petits domaines, qui à la longue devinrent considérables.
Le 6 juillet 1530 François Ier coucha à Tampouy, dans l’ancien manoir des Templiers ; on y voyait naguère encore, sur le frontispice une inscription commémorative de cette particularité historique. La tradition locale, appuyée par quelques chroniqueurs, porte que, de Tampouy, le monarque français se rendit au couvent de Beyries, où avait couché aussi sa fiancée, la princesse Éléonore, et qu’ils y reçurent tous deux la bénédiction nuptiale.
Toutefois la vérité historique souvent plus cruelle que les récits populaires nous oblige à dire que cette bénédiction se déroula dans l’hôpital de Saint Jacques, devenu le couvent des Clarisses à Mont-de-Marsan. Aujourd’hui ce bâtiment n’est autre que l’hôtel de la préfecture des Landes. Ce mariage entre François Ier et la princesse Éléonore, sœur de Charles Quint et veuve du roi du Portugal fut le gage de la paix de Cambrai signée l’année précédente, il fut bénit par le cardinal de Tournon et eut pour témoins la reine-mère Marguerite de Navarre (Grand-mère d’Henri IV) et le cardinal de Bourbon.
Découverte de vestiges d’une villa gallo-romaine
Au cours du XIXème siècle, il fut découvert à Beyries le corps d’une ancienne religieuse parfaitement conservé, tout comme les vêtements dont on l’avait couvert avant sa sépulture. En 1943, au cours de la seconde guerre mondiale, on découvrit au Frêche les vestiges d’une villa gallo-romaine et d’un squelette de l’époque néolithique. Malheureusement, aucune fouille ne fut entreprise pour aller plus avant.
Préserver un lieu chargé d’histoire
De nos jours, la population qui atteignait 1064 habitants en 1861 n’en compte plus que 394 en 2008. Elle a progressivement diminué au cours du XXème siècle à cause principalement de l’exode rural. Ces dernières années l’urbanisme du village s’est nettement amélioré grâce à la volonté des équipes municipales successives. On peut désormais voir un lavoir parfaitement restauré dans un écrin de verdure aménagé. De plus, le centre du village a subi d’importantes modifications qui permettent d’attirer de nombreuses familles.