Max Gallo s’est éteint à 85 ans
Max Gallo, historien, membre de l’Académie française, est mort ce mercredi 19 juillet à 85 ans. Amoureux de la France, engagé politiquement, Max Gallo, c’est une œuvre impressionnante.
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Max Gallo était un boulimique. Il a écrit une centaine de romans, de livres d’histoire, de biographies : le général de Gaulle, Napoléon, César, Victor Hugo… Max Gallo était un forçat de la plume depuis un demi-siècle. “Je suis un monomaniaque, sans plus”, disait-il à Bernard Pivot lors de sa première apparition à la télévision en 1973. Né à Nice en 1932, arrivé à Paris avec un CAP d’ajusteur, puis agrégé d’histoire, il se dirige vers une carrière politique au PS qu’il abandonnera après avoir été député des Alpes-Maritimes puis porte-parole du gouvernement Maurois.
Immortel
Trop de règles à respecter. Il fondera ensuite aux côtés de Jean-Pierre Chevènement le mouvement des citoyens, petit parti eurosceptique. Mais là encore, l’expérience tourne court, il s’en éloigne dans les années 2000. Sa vocation est avant tout l’écriture. En 2007, sept ans après sa première tentative, le, fils d’immigrés italiens entre à l’Académie française. De Max Gallo il restera une œuvre, mais aussi l’image d’une longue une silhouette et sa voix, celle d’un conteur hors pair.
Disparition de Max Gallo : “Ce n’était pas un homme du passé, même si c’était un historien”
Jean-Christophe Rufin, académicien, a rendu hommage à Max Gallo, mercredi, “quelqu’un de simple et très humaine”, “la fraternité, c’est ce qui le caractérisait le mieux” a-t-il confié.
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Auteur d’une centaine de livres, l’historien et l’académicien, Max Gallo est mort à 85 ans, a annoncé mercredi 19 juillet la maison d’édition XO. Jean-Christophe Rufin, académicien a évoqué sur franceinfo, sa “grande tristesse” pour cet homme qui “n’était pas un homme du passé même si c’était un historien”, un écrivain qui voulait réanimer “le roman national, il avait un côté Victor Hugo”.
franceinfo : comment avez-vous réagi à la mort de Max Gallo ?
Jean-Christophe Rufin : C’est une grande tristesse parce que c’est un monument, mais c’est surtout quelqu’un de très simple et très humain. Il m’avait accueilli à l’Académie française avec beaucoup de gentillesse et de fraternité. C’est ce qui, sans doute, le caractérise le mieux : la fraternité. Il avait connu la guerre et d’autres expériences mais il y avait chez lui une curiosité vis-à-vis des plus jeunes. Il a participé à des émissions politiques, il dévorait les journaux, ce n’était pas un homme du passé même si c’était un historien.
Il était notamment passionné par l’Histoire de la France ?
Il avait un regard particulier lié à ses origines italiennes et avec ce passé militant. Il avait un regard très engagé. Il ne la regardait pas l’Histoire du haut de sa tour d’ivoire, il était dans l’Histoire. Et puis c’était le roman national, il y avait un côté Victor Hugo chez lui.
Était-il aussi engagé politiquement ?
Cela a démarré avec une gauche très particulière qui s’inspirait de Clémenceau, pour qui la construction de la nation était quelque chose de très importante.
Les obsèques de Max Gallo sont célébrées à Paris ce vendredi
Les obsèques de l’académicien niçois Max Gallo, auteur prolifique, fou d’Histoire et de République ont lieu en l’église Notre Dame du Mont en présence de nombreuses personnalités.
C’était une force de la nature, un colosse qui a décidé de s’emparer de la littérature française et qui a écrit une oeuvre prolifique extraordinaire
a déclaré à le politologue Gilles Kepel, à l’issue de la cérémonie. Pour le maire de Nice, Christian Estrosi, Max Gallo était une “personnalité extraordinaire qui nous laisse un héritage exceptionnel qui désormais appartient au patrimoine de la littérature et à l’histoire de notre pays“. “Nous donnerons le nom” de Max Gallo “à une avenue de Nice, une grande avenue, qui sera toute proche de cette baie des Anges qu’il a si bien racontée dans une saga extraordinaire qui a été une de ses premières oeuvres”, a souligné Christian Estrosi.
UNE LONGUE MALADIE
Membre de l’Académie française depuis 2007, Max Gallo souffrait de la maladie de Parkinson depuis plusieurs années. Il avait annoncé lui-même être malade en mai 2015, au moment de la parution de son dernier livre “Dieu le veut”.
“Il avait une force vitale extraordinaire”, s’est souvenu Gilles Kepel. “Il se levait à 3 heures du matin, sans réveil, pour écrire jusqu’à midi à peu près, et ensuite comme il le disait, il traînait. Et puis il allait se coucher pas trop tard et se remettait à écrire le lendemain. Ça a été le rythme toute sa vie et aussi la façon dont il a surmonté le suicide de sa fille Anne qui était mon amie d’enfance à Nice“, a ajouté le politologue.
UN BIOGRAPHE D’EXCEPTION
Auteur de plusieurs romans, c’est en tant que biographe de personnages historiques que Max Gallo s’était fait un nom, avec des ouvrages sur Robespierre, Garibaldi, Jaurès, Victor Hugo, Napoléon Bonaparte et le général de Gaulle, son héros.