Saint-Brieuc – Le trois mâts Le Français sert d’atelier pour sensibiliser les jeunes à la fragilité des pôles
Publié le 15/12/2021.
franceinfo France Télévisions
À Saint-Brieuc, le trois-mâts Le Français accueille à son bord des ateliers destinés aux scolaires pour les sensibiliser à la fragilité des pôles et au dérèglement climatique.#IlsOntLaSolution
Beaucoup plus attrayant et dépaysant qu’une salle de classe, l’intérieur du voilier Le Français accueille depuis début décembre à Saint-Brieuc des groupes scolaires qui viennent ici toucher du doigt la réalité de ce qui se passe aux pôles, des lieux fragiles et lourdement menacés par le dérèglement climatique.
Un trois mâts venu du froid
Le trois-mâts – long de 47 mètres et qui pèse près de 500 tonnes avec sa double coque en chêne massif – semblait tout désigné pour remplir cette mission. Kaskelot, son premier nom, était à l’origine un navire baltique traditionnel. Construit en 1948 à Svendborg au Danemark, il a servi dans les années 1960 de navire de soutien à la pêche dans les îles Féroé. Racheté au Royaume-Uni en 1981, il est apparu dans de nombreuses productions télévisées et cinématographiques, comme Les trois Mousquetaires, Shackleton et David Copperfield. Racheté par un groupe d’investisseurs, il bat pavillon français depuis 2018.
Quant à son nouveau nom, Le Français, il fait directement référence à la première expédition française en Antarctique conduite d’août 1903 à mars 1905 par Jean-Baptiste Charcot à bord du trois-mâts goélette le Français.
Tous concernés
Proposés dans le cadre de la mission École Polaire, ces ateliers destinés aux plus jeunes ont un objectif : les informer sur le réchauffement qui touche notamment l’Arctique (il se réchauffe plus rapidement que le reste de la planète) et montrer que la fonte des glaces aura des conséquences qui pourront tous nous affecter, notamment si le réchauffement global atteint les +2 °C. Comme le dit Michael Mann, chercheur américain à l’université de Pennsylvanie “Ce qui se passe en Arctique… ne reste pas en Arctique”.
Donner les bonnes infos
Léa, éléve en CAP, en a bien conscience : “Ca donne envie d’améliorer tout ça, pour nous, pour les animaux et pour tout” dit-elle simplement. Une prise de conscience qui est un bon début. “Les jeunes sont effectivement de plus en plus sensibles à l’environnement estime le directeur de l’École polaire, Mathieu Klitting. Mais ils sont souvent un peu perdus car il y a plein d’informations qui viennent de partout. Notre rôle, c’est de remettre dans l’ordre plein d’éléments qu’ils ont vus et entendus pour les remettre dans les bonnes cases. Et derrière de travailler avec eux pour qu’ils repartent avec des solutions concrètes qu’ils puissent mettre en place à l’école ou individuellement pour savoir comment agir à leur échelle.
Une démarche saluée par les enseignants. “C‘est important de savoir ce qui se passe sur la terre insiste Marianne Layec, professeur principale au Lycée Jean Moulin, même si on croit que c’est à des milliers de kilomètres. Les conséquences, on les a tous les jours. Pour moi, c’est important qu’ils s’en aperçoivent”.
Après Saint-Brieuc, Le Français partira pour Rouen. Au total, le bateau fera 5 escales en 2022 et 10 partenariats organisés avec des établissements scolaires.