Route du Rhum : l’édition de tous les records
C’est une aventure mythique tous les quatre ans. Les skippers traversent l’Atlantique de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) à la Guadeloupe. Le départ sera donné dimanche 4 novembre à 14 heures.
France 3
Cette année, la Route du Rhum est l’édition de tous les records. “Elle est en passe d’atteindre une nouvelle dimension pour cette onzième édition”, explique le journaliste Bruno Gilbert, en direct de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). “Pour sa popularité d’abord, plus d’un million de personnes attendues, à la fois sur les quais, sur le village départ, et le long du côté, dimanche 4 novembre, au moment du départ“, précise Bruno Gilbert.
Des bateaux de plus de 30 mètres de long
Cette année, un autre record est battu, celui du nombre de participants. “123 concurrents, répartis en six catégories, ce qui promet un départ pour le moins spectaculaire et de belles bagarres entre Saint-Malo et la Guadeloupe. Les bateaux atteignent aussi des records, plus de 30 mètres de long pour les plus longs”, ajoute le journaliste.
Des bateaux, et des marins qui s’apprêtent à partir à l’aventure et la foule. Pendant dix jours, les quais de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) attirent deux millions de visiteurs, venus admirer les voiliers qui s’élanceront sur la Route du Rhum dimanche 4 novembre. Cet événement attire les sponsors. Certains sont prêts à dépenser jusqu’à 10 millions d’euros pour construire un bateau et payer le skipper ainsi que son équipe, pour une durée de cinq ans. Certains ont même investi depuis près de deux décennies.
Les skippers ne sont pas dupes
C’est le cas de Sodebo, une entreprise agroalimentaire qui accompagne l’un des skippers les plus titrés du circuit : Thomas Coville. Les performances de ce dernier ont aidé la marque à se diversifier. Comme à chaque départ de course, la marque dispose d’un stand sur les quais. Elle y propose sandwichs, pâtes, salades ou pizzas et a dépêché sur place son directeur de la communication. Pour lui, la voile n’est pas utilisée comme “caution écologique.” Charal, qui sponsorise le skipper Jérémie Beyou, tient le même discours. La voile comme caution écologique ? Les skippers ne sont pas dupes et le disent avec plus ou moins de diplomatie.
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Pollution des océans : Vincent Riou prendra le départ de la Route du Rhum en arborant le panda de l’ONG WWF pour “une prise de conscience collective”
L’océan est un formidable terrain de jeu pour les skippers, mais un milieu fragile et de plus en plus menacé. Certains marins ont décidé de témoigner, et d’agir, pour provoquer une prise de conscience.
Pour la première fois, l’ONG WWF et son célèbre logo au panda vont s’afficher sur un bateau qui va prendre le départ de la Route du Rhum, dimanche 4 novembre. C’est Vincent Riou qui a accepté de devenir l’ambassadeur pour la préservation des océans. Ce partenariat est naturel, car les marins sont les premiers témoins de la dégradation des océans.
À force de naviguer, Vincent Riou en est le témoin attristé. L’un des favoris pour la victoire en monocoque “attrape régulièrement des bouts de plastique sous [son] bateau, dans les appendices, dans les foils, dans les safrans”. Le skipper, comme les autres marins, “est touché par tous ces événements, par toute cette pollution”.
Vous allez au fin fond de l’Antarctique, vous trouvez des déchets.à franceinfo
Des plastiques, des détritus en tous genres que l’on retrouve partout sur la planète. Isabelle Autissier navigue la moitié de l’année. “Il y a un an et demi, [elle était] au nord du Spitzberg, c’est ravagé de déchets. Les plages sont couvertes de plastique, c’est vraiment immonde, constate la présidente du WWF France. Malheureusement, on a mis nos déchets un peu partout et on a vidé toute les mers de leurs poissons.”
Les acteurs de la course au large ne peuvent plus se contenter de dénoncer. Les marins doivent maintenant agir, plaide Vincent Riou : “Aujourd’hui, il faut que des communautés privilégiées comme les nôtres se remuent pour essayer de faire en sorte qu’il y ait une prise de conscience collective, mais de la société, pas simplement des marins.” Un premier pas est franchi : la Route du Rhum devient le premier mécène d’une initiative citoyenne pour que l’océan soit reconnu bien commun de l’humanité.